Article : Annabelle Lacroix
Kathleen Ménard-Perron pratique la course de barils en plus d’être à la tête de sa propre compagnie de fabrication de selles spécifiques à cette discipline. L’année 2020 a été une très belle année pour la championne et nous avons eu la chance de nous entretenir avec elle pour en apprendre davantage sur sa passion et sa carrière.
Tout d’abord, peux-tu nous parler un peu de toi et de ta carrière? Quelles disciplines pratiques-tu?
Je pratique la course de barils qui est une discipline faisant partie des rodéos. Je fais ça depuis que j’ai 3 ans, donc depuis longtemps!
Et depuis combien de temps fais-tu des compétitions?
J’en ai toujours fait. Je pense que j’ai commencé à 8 ans et je ne me suis jamais arrêtée.
Pour avoir commencé aussi jeune, d’où vient l’univers des rodéos pour toi?
Mon père en faisait, puis mes frères plus vieux aussi. Donc, c’est vraiment une passion familiale que j’ai reçue.
Tu viens tout juste de remporter la boucle-trophée pour la championne maturité 2020 du circuit Meilleur Futurité de l’Année (MFA). Peux-tu nous parler un peu de cette compétition?
C’est le cumulatif des points de l’année d’environ six compétitions qui fait le gagnant de l’année pour les chevaux de cinq et six ans. C’est ma jument que j’ai achetée quand elle avait un an qui a remporté cette année.

Qu’est-ce que signifie ce prix pour toi?
C’est sûr qu’on est tout le temps fier de gagner un cumulatif de l’année. Surtout que cette jument-là, je l’ai partie du début et ça fait 4 ans que je travaille dessus. C’est beaucoup de travail pour un résultat qu’on veut tous avoir à la fin.
Est ce que c’était la première année de compétition pour ton cheval?
C’était sa deuxième année parce que leur première année de complétion est à 4 ans. À 4 ans, elle avait fini troisième dans l’année. Puis, je suis allée au championnat du monde avec elle l’année passée et elle a fini 15e sur 400 chevaux.
Il y a quelques semaines, tu étais au Brésil pour travailler sur ta compagnie de selle Seven Saddle. Que faisais-tu là-bas?
Je fabrique des selles pour la course de barils qui sont fabriquées au Brésil. Donc, je dois aller visiter les manufactures une fois par an. La visite s’est bien passée ; on a de beaux projets pour l’année en cours, comme des nouveaux produits qu’on va annoncer au mois de mars. Je suis vraiment contente de tout ça. Ça fait quatre ans que je travaille avec eux. On continue de progresser et d’innover dans nos produits.
Peux-tu nous parler un peu plus de la compagnie?
Seven Saddle est parti il y a quatre ans. J’ai fait un premier voyage au Brésil plus par amusement pour aller faire de l’équitation là-bas. La course de baril au Brésil, c’est vraiment gros et populaire et il y a beaucoup de bons chevaux. J’avais un contact pour faire de l’équitation là-bas, puis j’ai vu une opportunité d’affaires. J’ai acheté une selle et quand je suis revenue, je me suis rendu compte qu’il y avait un manque de ce genre de produits un peu partout. J’ai alors lancé ma propre entreprise Seven Saddle. J’ai créé un site web et on a commencé les ventes. Ça fait maintenant trois ans et on vend partout au Canada, aux États-Unis et en Australie. Tout se passe très bien.
sevensaddle.comOn a effleuré le sujet tout à l’heure, mais tu viens d’une famille réputée dans le domaine des rodéos au Québec. Quel est ton plus beau souvenir de jeunesse?
C’est quand on partait avec mes frères, mon père et ma mère pour les week-ends de compétition. Il y a eu un moment où on partait en compétition avec huit chevaux, dont sept chevaux gagnants. C’était vraiment de beaux moments en famille. Y’avait une compétition à Québec qui s’appelait « L’expo Québec », on y passait dix jours. C’est rassembleur parce que c’est comme un sport familial, donc ça aide à garder contact avec la famille. Des fois, en vieillissant, on s’éloigne, mais ce sport-là nous garde un peu plus près.
Quels ont été les plus grands obstacles dans ta carrière?
C’est sûr qu’il y en a toujours. Le plus difficile, c’est quand tu as un cheval qui gagne et que ça va super bien. Puis, à un moment donné, tu le perds… Donc, tu passes deux ou trois ans à ne pas gagner, à ne pas performer. Quand tu es habituée à performer, c’est dans ces moments que tu te demandes si tu vas vraiment continuer. Puis, en fin de compte, tu continues parce que tu aimes vraiment ça. Ce n’est pas juste la performance, c’est l’animal aussi. Passer du temps à l’écurie, ça nous permet de s’évader du travail et du stress. À l’écurie, tu penses à rien d’autre. Je pense que ça donne un bel équilibre.
Tes chevaux occupent sûrement une grande place dans ta vie?
Exact! Il y a quatre ans, j’ai perdu mon bon cheval de compétition parce que, physiquement, il n’était plus capable d’y aller. C’est à ce moment-là que j’ai acheté la jument que j’ai présentement. Mais, tu ne sais jamais s’ils vont être bons ou pas, c’est comme un guess. Finalement, elle est bonne! J’ai été vraiment chanceuse.
C’est rassembleur parce que c’est comme un sport familial, donc ça aide à garder contact avec la famille. Des fois, en vieillissant, on s’éloigne, mais ce sport-là nous garde un peu plus près.
Et quand la passion est encore présente, on recommence assez rapidement j’imagine?
Ah oui! Je pense que ça ne partira jamais. Je crois que j’ai jamais eu de doute que ça allait faire partie de ma vie pour toujours.
Questions en rafale
Qu’aimes-tu le plus dans ton métier?
Je crois que c’est l’ensemble de tout ça : la dynamique de compétition, la passion, que ça te permet de t’évader de ton travail, ce que ça t’apporte, le cheval en particulier aussi…
Quel a été le moment le plus marquant de ta carrière?
Je pense vraiment que c’est au championnat du monde l’année passée. C’est quelque chose que j’avais envisagé depuis longtemps. De me rendre là-bas et de faire la finale, ça a été un moment marquant.
De quoi es-tu la plus fière au niveau professionnel?
De ma compagnie évidemment! D’être partie de zéro et d’être rendue là aujourd’hui, dans les compagnies les plus populaires présentement sur le marché, je suis fière de ce parcours. Ça me permet de vivre ma passion aussi, d’être en Floride l’hiver et d’être au Québec l’été parce que je peux travailler d’où je veux. Ouais, je pense que c’est la chose dont je suis le plus fière.
De quoi rêves-tu pour les prochaines années?
D’être physiquement capable de continuer et que la santé soit là. Que mon père soit encore en forme pour venir me voir parce que c’est mon fan numéro 1. Je souhaite qu’il puisse encore venir me voir en compétition parce que c’est important.
Pour suivre l’actualité de Kathleen Ménard-Perron, rendez-vous sur Facebook en cliquant ici.