Entrevue avec Matt Lang

Article : Annabelle Lacroix
Photos : Carl Lessard

Le chanteur originaire de Maniwaki au Québec, Matt Lang, revient en force avec son nouvel album More. Déjà à la tête de plusieurs palmarès, More présente un son inspiré des grands de la chanson country américaine, sans laisser de côté, bien sûr, le new country qui fait sa renommée. Espace Country a eu la chance de lui parler pour prendre de ses nouvelles. 

Le 5 juin dernier, tu as lancé ton tout nouvel album More qui se hisse déjà à la tête de plusieurs palmarès et qui récolte plus de 2 millions de streams. Tout d’abord, comment te sens-tu?

Ça va super bien! On est vraiment contents des réactions. En plus, on a lancé l’album dans un temps de pandémie. Honnêtement, je ne m’attendais pas à tout ça. Les 2 millions de streams, c’est seulement la première journée! On voulait donner de l’amour aux gens et de la nouveauté. On est vraiment contents de tout ça.

En parlant de pandémie, vous avez tout de même décidé de lancer l’album en ce moment. Peux-tu nous expliquer pourquoi était-il important pour ton équipe et toi de respecter votre échéancier?

On est tous confinés chez nous, on fait rien. On est tous devant nos écrans. La seule chose qu’on voyait aux nouvelles, c’était justement la COVID-19. En ce moment, je pense que les gens ont besoin de changement, de nouvelles chansons et d’amour. C’est ce qui nous a convaincu.

Peux-tu nous parler un peu plus de l’album? 

Comme le premier album, il a été enregistré à Nashville et on a travaillé avec les mêmes personnes, dont avec mon bon chum Danick Dupelle à la réalisation. En passant, c’est un réalisateur vraiment excellent! Pour ceux qui ne le connaissent pas, il est dans le groupe Emerson Drive. C’est un gars qui a de l’expérience derrière la cravate. On a aussi travaillé avec mon chum Tebey, un artiste canadien. En ce moment, ça va super bien pour lui aussi. 

Pour les chansons, on a décidé d’y aller un peu plus vintage et honky tonk, mais toujours avec un style moderne. On ne voulait pas trop s’éloigner du new country parce que c’est encore ça, même si je me suis plus inspiré des Dwight Yoakam et des Alan Jackson de ce monde. Le old country stuff! Ça a donné l’album More! 

Comme tu as mentionné, More a été enregistré à Nashville, tout comme ton premier album. Peux-tu nous expliquer comment ça fonctionne là-bas et ce que ça t’apporte?

Quand tu composes une chanson là-bas, tu es toujours avec plusieurs personnes. Moi, je compose toujours avec deux autres personnes. Ce sont des sessions d’écriture. Ce n’est pas la même vibe que d’écrire tout seul chez nous. 

Aussi, je vais enregistrer à Nashville pour avoir le vrai son du new country parce que ça part de là, cette musique-là. Je veux être inspiré et je veux le faire avec les grands de la musique country pour que ça sonne vraiment actuel. Je suis pas en train de dire, qu’au Québec, on n’est pas capable de faire ça. On est vraiment bon pour enregistrer et tout. Mais, c’est l’ambiance là-bas. L’inspiration vient plus vite, je sais pas pourquoi! Aussi, je crois que le fait d’enregistrer là-bas, c’est ce qui fait que le son se démarque. Ça sonne différent de ce qui se passe ici. Je ne parle pas de la qualité, mais du son!

Tu co-signes trois chansons sur cet album, soit Getcha, Water Down The Wiskey et Better When I Drink. D’où prends-tu ton inspiration?

Quand on compose, comme je disais tantôt, on est trois. Donc, ce n’est pas tout le temps moi qui propose les thèmes. On pitch tous nos idées et on y va comme ça! Le premier spectacle en était un super festif. Je me suis dis que le deuxième album allait justement être festif. […] Entre autres, il y a Getcha qui est un peu une chanson de danse en ligne. Un moment donné, j’étais sur YouTube et j’ai vu des vidéos de danse sur certaines de mes premières chansons, dont Love Me Some You et Water Down The Wiskey. Je trouvais ça le fun de rendre hommage à ces gens-là qui créent des danses sur nos chansons. 

En parlant du single Getcha, le vidéoclip a été filmé et lancé en pleine pandémie et le résultat est vraiment réussi. Avez-vous dû changer vos plans pour cette vidéo? Comment avez-vous eu l’idée de faire un vidéoclip dans un hangar?

Honnêtement, je serais menteur de dire que c’est mon idée! C’est l’idée de Bruno Labrie de chez Movik Productions qui est le réalisateur du clip. Il a fait une job incroyable. C’est vraiment lui qui est arrivé avec l’idée de me faire danser dans un hangar! Je lui faisais confiance parce qu’il est vraiment bon dans ce qu’il fait. Je trouve qu’il a trouvé sa branche et que son idée était excellente! C’est sûr que là, j’avais mon mulet…! C’est quand même drôle! On a respecté toutes les règles de distanciation! On n’avait pas de plan comme tel pour la chanson, donc Bruno a eu une excellente idée! 

Pour enregistrer ton premier album, tu es parti à Nashville sans même parler un seul mot d’anglais! Qu’est-ce qui t’a donc donner envie de faire de la musique en anglais?

J’ai été élevé dans le country américain. J’allais à la pêche avec ma famille, mon grand-père. On écoutait juste ça, du Johnny Cash, du Dwight Yoakam… Quand on est élevé avec quelque chose, on dirait qu’on est plus porté à faire ça parce qu’on l’a vécu et on sait un peu comment ça marche. C’était mon rêve de faire du country. J’ai fait autre chose avant. J’ai fait La Voix [saison 3], j’ai fait du rock québécois. J’aimais ça faire ça. Je faisais des bars et je faisais des covers de plein de choses. J’étais quand même assez polyvalent, mais mon coeur est au country et ça, depuis le jour un. C’est pour ça que j’ai décidé de laisser faire ce que je faisais à ce moment-là et que je me suis concentré sur le country. C’est ça que j’aime faire et je pense que, quand on aime faire quelque chose, c’est là qu’on rayonne le plus aussi. 

C’est sûr que c’était un gros défi [aller à Nashville] parce que, quand tu arrives dans un autre pays, et que c’est pas ta langue, tu es dépaysé sur un solide temps. Mais, ça a super bien été parce que, justement, Danick Dupelle était là pour moi. J’ai appris très vite mon anglais. En studio, j’ai aussi eu des coach vocal pour ne pas avoir d’accent!

Dirais-tu que le fait de maîtriser le français et l’anglais apporte quelque chose de supplémentaire à ta carrière?

C’est sûr que c’est tout une arme. Je suis content de l’avoir fait et de pouvoir dire que je fais des entrevues et des spectacles en anglais. L’anglais, j’ai aimé ça l’apprendre. J’en apprends encore aujourd’hui, je suis pas parfait. Mais je trouve que c’est une arme. 

En septembre 2019, tu as été couronné grand gagnant du concours Top of the country – Sirius XM. Tu es également le premier Québécois a remporté ce concours. Y croyais-tu?

J’ai été surpris! Même au début. J’étais dans un concours canadien en étant francophone et en ne parlant pas du tout anglais à ce moment-là. J’avais de la misère à répondre aux questions… C’était vraiment quelque chose et je me souviens de me dire que ça ne se pouvait pas que je sois dans le top 10! Après, on s’est rendu dans le top 3. Je le croyais encore moins. Je me disais que je ne pouvais pas gagner : s’ils me posent des questions après, je vais avoir l’air de quoi! Ha ha! Finalement, on a gagné! On était vraiment surpris. C’était vraiment quelque chose de gros pour nous autres et des challenges à tous les jours. 

« C’est pour ça que j’ai décidé de laisser faire ce que je faisais à ce moment-là et que je me suis concentré sur le country. C’est ça que j’aime faire et je pense que, quand on aime faire quelque chose, c’est là qu’on rayonne le plus. »

Qu’est-ce que ce concours a apporté à ta carrière?

Ça m’a apporté beaucoup de choses. Premièrement, ça m’a apporté de la visibilité au niveau du Canada et du territoire anglophone. Ça m’a aussi aidé pour la barrière de la langue et ça m’a donné beaucoup de cue en faisant des entrevues. J’ai rencontré aussi une belle équipe chez Siriusxm et une bonne partie de la gang du Country Music Awards parce qu’on a présenté quelque chose à la télévision. C’est sur que ça a moussé ma carrière ici aussi parce que c’est impressionnant de faire partie d’un concours anglophone. C’est un peu comme un artiste qui fait La Voix, mais du côté du country.

On sent que tu es un gars de gang et que tu es très reconnaissant de l’équipe avec laquelle tu travailles. En quoi est-ce important pour toi de leur rendre hommage?

Je trouve ça très important, parce que, si mon équipe n’était pas là, bien moi, je serais pas là non plus. Les musiciens qui travaillent avec moi, les techniciens et tout ça, c’est un travail d’équipe. Quand on va voir un spectacle de Matt Lang, c’est pas juste moi. C’est vraiment une équipe au complet. S’il n’y avait pas de lumières par exemple, ce ne serait pas pareil. S’il n’y avait pas un guitariste qui te fait un solo de guitare à genoux dans ta face, ce ne serait pas pareil. Si l’équipe n’était pas là, ça paraîtrait si je me trompais. C’est vraiment un travail d’équipe et c’est pour ça que je leur rends hommage autant que ça. Pis c’est pas tant de leur rendre hommage que les gars, le projet, ils l’ont en d’dans d’eux autres. En voulant dire que c’est vraiment un band cette histoire-là, c’est pas juste moi qui chante en avant. Au-delà d’être des chums, on est des musiciens et on a du fun à faire ce qu’on fait. C’est une grosse famille. 

Tu récoltes deux nominations au Gala Country 2020 dans les catégories Interprète masculin de l’année et Spectacle de l’année. Qu’est-ce que cela représente pour toi d’être nommé encore une fois cette année?

Ca représente beaucoup c’est sûr. On est toujours « flabbergasted » de voir tout ça. Encore une fois, deux nominations pour nous autres, sérieusement, c’est un gros wow. C’est une tape dans le dos de l’industrie aussi. Ça fait longtemps qu’on travaille et qu’on bûche dans ce milieu-là. C’est une belle reconnaissance je trouve. 

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Tu as fait beaucoup de Facebook Live ces dernières semaines. Est-ce que la scène te manque?

Ça me manque ça n’a pas de bon sens! C’est là qu’on voit que c’est vraiment une drogue pour nous! Ca me fait de la peine de ne pas avoir de spectacles cet été. On a toujours vraiment hâte aux festivals et de jouer dehors où il fait beau. J’aime ça faire les salles, mais c’est quelque chose de différent. Ça me fait quelque chose de ne pas faire de spectacles et de ne pas pouvoir voir mon équipe. C’est comme mes petits frères. On se promène en tournée et on a du fun! Je pense que ça paraît sur le stage qu’on est là pour les bonnes raisons. Et ça me fait de quoi aussi de ne pas voir les gens, de ne pas pouvoir leur serrer la pince et leur dire merci d’acheter nos albums.

Avec tout ça, as-tu tout de même quelques projets qui s’en viennent cet été?

On travaille sur des choses que je ne peux pas dire pour l’instant… Mais il y a des choses qui s’en viennent c’est sûr et certain!

[Psssst… Entre temps, Matt Lang a annoncé qu’il se joignait au projet de spectacles TD Musiparc! Il jouera donc dans cinq ciné-parcs du 11 au 17 juillet! Cliquez ici pour vous procurer vos billets.]

QUESTIONS EN RAFALE

Qu’aimes-tu le plus de ton métier?
Mon équipe, qu’on soit soudé comme ça.

Où rêves-tu de jouer avec ta musique?
Au Grand Ole Opry
[à Nashville].

Avec qui rêves-tu de monter sur scène?
Dwight Yoakam.

De quoi es-tu le plus fier jusqu’à présent?
De l’équipe qu’on a bâtie et de voir que les gens embarquent dans notre nuage avec nous autres. 

En terminant, que peut-on te souhaiter pour la suite?

C’est sûr la santé et le bonheur. Qu’on garde toujours cette belle énergie-là et que les gens continuent de venir tripper avec nous autres! 

Pour en apprendre davantage sur Matt Lang, rendez-vous sur son site web au www.mattlangmusic.com.

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