Entrevue avec Laurie LeBlanc

Entrevue réalisée par Espace Country – 21 août 2019
Article : Annabelle Lacroix
Photos : Yorke Photography

Laurie LeBlanc est un auteur-compositeur-interprète acadien qui connaît un franc succès dans tout le Canada depuis 10 ans. Espace Country a eu la chance de s’entretenir avec cet artiste de talent pour discuter de son parcours et de ses projets à venir!

Tu es originaire du Nouveau-Brunswick. Est-ce que la culture acadienne a contribué à ton amour pour la musique?

« Oui, certainement. Du côté de la musique country, y’a des pionniers acadiens que j’écoutais lorsque j’étais jeune comme Frank Maillet et Raymond Savoie. Eux autres, ils jouaient de la musique acadienne qui était connue dans la région. Ça a certainement influencé mes débuts. »

Quand as-tu commencé à chanter?

« J’ai commencé très tard. J’étais très gêné lorsque j’étais plus jeune. J’ai toujours aimé chanter, mais je chantais seul à la maison et dans la douche! C’est seulement passé la vingtaine que j’ai chanté devant un public pour la première fois. »

Quel a été le déclic pour que tu veuilles finalement chanter devant un public et vivre de ta musique?

« C’est mon beau-frère Pierre LeBlanc qui m’a convaincu de chanter devant un public. Pierre jouait de la guitare et avait fait partie de plusieurs groupes musicaux. Le 22 juillet 1995, j’ai chanté pour la première fois avec Pierre et ses amis musiciens au mariage de la soeur à Jeannette (mon épouse). Nous avons fait un gros party et je me suis mis à chanter un peu. C’est là que tout a commencé pour moi, en 1995, car on a formé un petit groupe de reprises anglophones par la suite. »

Depuis le début de ta carrière, tu es nominé dans une grande quantité de galas différents. Tu remportes aussi souvent les honneurs. Qu’est-ce que cette reconnaissance du milieu et du public veut dire pour toi?

« Pour moi, c’est très important! Au départ, je fais de la musique country acadienne aux influences américaines par grand plaisir. Par la suite, on souhaite que les gens aiment ça! Puis, bien sûr, si on a une reconnaissance de l’industrie que ce soit par Musique du NB, le Gala Country, l’ADISQ, la SOCAN et les Josie Music Awards au Tennessee, on est tellement chanceux. C’est très touchant de voir que l’industrie remarque ce que tu fais. Les Prix du public sont aussi très importants. En vérité, on fait de la musique parce qu’on aime ça, mais on souhaite également que le public embarque avec nous! »

Ta chanson Moi-itou Mojito a connu un énorme succès en 2016. Que s’est-il passé exactement? 

« Cette chanson-là se retrouve sur l’album 20, pour mes 20 ans de musique, paru en 2015. On a lancé l’extrait Moi i tou mojito en hiver 2016 et j’ai eu une nomination pour Chanson SOCAN de l’année au Gala Country. Ma nomination a été mentionnée à l’émission Puisqu’il faut se lever au 98.5 avec Paul Arcand et Émilie Perreault. Ils ont fait tourner la chanson à quelques reprises et, quelques jours plus tard, elle est devenue #1 des ventes francophones sur ITunes Canada. Quelques semaines après, Paul Arcand m’a invité au studio pour offrir une performance en direct. Ça a créé un buzz pour moi au Québec. Donc, grâce à eux, ça m’a ouvert des portes. J’ai reçu plusieurs demandes de diffuseurs québécois pour faire des shows au Québec au point que, depuis ce temps, je fais de la musique à temps plein. »

moi-itou mojito

« On est tellement chanceux parce que, depuis quelques années,
le public est vraiment au rendez-vous. O
n ne peut pas demander mieux! »

C’est donc très récent que tu puisses vivre seulement de ta musique?

« Oui! Je vis uniquement de ma musique depuis 2016. Il y a aussi mon épouse Jeannette qui est ma gérante et, elle aussi, travaille temps plein avec moi depuis environ 6 mois. J’en suis très reconnaissant parce que, demeurer à Bouctouche (Nouveau-Brunswick) avec une population de 2000 habitants, ce n’est pas toujours évident. On voyage beaucoup!»

Justement, en février dernier, tu t’envolais pour la Colombie-Britannique, pour la première fois, dans le cadre de ton spectacle Couleurs. Peux-tu nous parler de ton expérience?

« J’ai été approché l’année dernière pour participer au Festival Nanaimo sur l’Île de Vancouver qui est le festival francophone là-bas. On est parti mes musiciens, Jeannette et moi faire trois shows incluant celui de clôture. J’avais joué jusqu’à Winnipeg au Manitoba, mais je ne m’étais jamais rendu jusqu’à Vancouver. C’était très beau! Nous avons pu visiter quelques jours. C’était en février et les bateaux se promenaient sur l’Île de Vancouver puisqu’il faisait une température de 12-15 degrés! »

Trois semaines plus tard, le 19 mars dernier, tu prenais ton envol pour Paris. Peux-tu nous raconter comment s’est arrivé et ce que tu as fait là-bas?

« En 2018, j’ai été chanceux de remporter le prix Spectacle de l’année au Gala Country francophone Canadien! Avec ce prix, je me suis mérité un voyage pour deux à Paris gracieuseté d’Air Canada. En plus de visiter Paris, nous avons fait du développement et rencontré des diffuseurs et des salles de spectacle à Paris. Nous avons également participé aux rencontres de la Fédération Francophone de Country Dance et Line Dance à Issoudun. Grace à la chanteuse Rose Alleyson, j’ai eu la chance de chanter au show d’ouverture au festival là- bas. J’y ai rencontré des artistes comme Don Mescall, un grand auteur de Londres, qui a écrit beaucoup de chansons pour des artistes américains comme Rascal Flatts, Paul McCartney, The Backstreet Boys, etc. J’ai toujours eu l’idée de faire un album en anglais et Don m’a envoyé plusieurs de ces compositions. Le timing est bien arrivé! »

Dans les derniers mois, tu as aussi lancé une nouvelle série web qui s’intitule Su’l chemin. Peux-tu nous parler de cette émission? 

« Nous autres, les artistes, on est chanceux parce qu’on voyage partout. On voit plein de belles choses et de beaux territoires. Donc, Jeannette et moi avons eu l’idée de faire une émission pour présenter au public les paysages, les attractions, les musiciens, les hauts et les bas d’une tournée, les repas, etc. On voulait montrer aux fans ce qu’ils ne voient pas normalement. La web série s’appelle Su’l chemin et est diffusée sur mon site web. On capte des images lors de tous nos spectacles! On part toujours une journée à l’avance pour visiter et faire les entrevues et on continue à filmer la journée du show. Présentement, deux émissions sont disponibles avec notre voyage à Vancouver et celui à Paris. Nous en sortirons probablement un par mois. »

cliquez ici pour visionner la série web

Tu travailles présentement sur ton septième album. Peux-tu nous parler de cet album? En quoi sera-t-il différent?

« Ce sera mon premier album en anglais composé uniquement de chansons originales. Mon premier album anglophone [Influences sorti en 2013] était un album de reprises de mes chansons coup de cœur de jeunesse. On a passé dix jours à Nashville. Je le faisais plus pour l’expérience et vivre le rêve de tous les artistes country.

Pour cet album-ci, j’ai mijoté l’idée d’un album original avec Don Mescall, l’écrivain de Londres. En tout, j’ai reçu environ 300 chansons depuis les deux derniers mois! J’ai écouté beaucoup de chansons et je suis maintenant rendu à 10 chansons qui se retrouveront sur l’album. Nous avions déjà mis une de nos compositions en anglais sur l’album Couleurs qui s’appelle G.O.G.O. (Give On Get One) et elle a été bien reçue. Je voulais ensuite un deuxième extrait assez rapidement et donc, à l’automne dernier, nous avons enregistré la version anglaise de Rêver en couleurs qui est devenu Never Stop Dreaming. Elle aussi a bien tourné dans les radios country canadiennes et le feedback du public était très positif.

Nous sommes entourés de bonnes personnes et on a certainement de bons contacts pour attaquer le marché anglophone. On veut faire un album qui a la chance de tourner dans les radios et, en même temps, qui me plait. On a tellement hâte de le présenter au public! Ça ressemble à du Laurie LeBlanc, mais un peu plus moderne, avec des textes et des mélodies que j’aime. J’espère que les gens vont aimer! »

g.o.g.o (Give one Get one) rêver en couleurs never stop dreaming

En parlant des gens qui t’entourent, avec qui collabores-tu sur cet album?

« J’ai collaboré avec plusieurs auteurs et compositeurs, dont Don Mescall, qui m’ont envoyé plusieurs centaines de chansons. Je travaille aussi avec le très bon réalisateur canadien Jason Barry qui est le réalisateur du chanteur country canadien populaire Dean Brody, entre autres. Il a gagné le prix du Réalisateur de l’année au CCMA Awards à plusieurs reprises. L’enregistrement est prévu pour la fin août. On va entrer environ quatre jours en studio avec les musiciens de Dean Brody incluant Jason lui-même. Jason est aussi le guitariste à Dean Brody et il a gagné plusieurs fois aux CCMA Awards dans la catégorie Guitariste de l’année. »

Il était prévu que l’enregistrement se déroule à Nashville, mais ce sera plutôt au Nouveau-Brunswick. Que s’est-il passé?

« En gros, tout était prêt pour enregistrer à Nashville avec le réalisateur Zach Allen, gagnant d’un Grammy en 2018. Cependant, en enregistrant aux États-Unis, nous ne remplissions pas tous les critères pour pouvoir tourner dans les radios canadiennes. Nous avons donc dû changer de réalisateur et de studio. C’est là que le nom de Jason Barry nous a été lancé par notre dépisteur radio. Nous étions tous très contents! En plus, il a déménagé son studio de l’Ontario à Miramichi au Nouveau-Brunswick en juin dernier. Donc, j’enregistre avec le Réalisateur de l’année au CCMA Awards à une heure de chez nous! Tout était aligné. Toute chose arrive pour une bonne raison. »

Que ferais-tu si tu ne chantais pas?

« Si je ne chantais pas, je serais probablement une personne qui développerait des projets. On aimerait peut-être avoir un campground, bâtir des maisons et les vendre, avoir un Bar & Grill où il y aurait de la musique country. Y’a plein d’idées! Je suis aussi technicien en génie civil et j’ai mon bureau à la maison. Si jamais, la musique, ça ne marche plus pour nous, je pourrais toujours retourner à mon ancien travail. »

Que n’as-tu jamais fait du côté professionnel que tu aimerais faire? 

« Si on parle d’un coup de cœur, ce serait de chanter avec Alan Jackson et George Strait. J’aimerais aussi faire des spectacles avec des artistes country canadiens très connus comme Brett Kissel et Dean Brody. Dans la vie, il faut toujours avoir des projets, des challenges, des passions et là, je suis vraiment à fond dans mon album anglophone. Mais, c’est certain que, d’ici quelques années, je vais avoir un nouvel album francophone. On pense déjà à des textes! »

Et du côté personnel?

« Jeannette et moi, on songe à s’acheter un motorisé pour voyager un peu et pour nos tournées. En motorisé, j’aimerais faire le tour du Canada, de la Louisiane, passer par Nashville et visiter plusieurs autres villes des États-Unis. J’aimerais bien aussi aller en Suisse, en Belgique, en Italie, en Irlande et à Londres. »

Tu fêteras, cet automne, les 10 ans de ton premier single La Pitoune. Qu’est-ce que cela signifie pour toi? 

« On ne sait jamais ce qui peut nous arriver! Lorsque j’ai lancé cette chanson-là, y’a des gens qui me demandaient : « Qu’est-ce que tu fais à sortir une chanson comme ça? » C’était assez différent comme son! Mais, dix ans plus tard, elle est assez connue partout au Canada. C’est drôle parce que mon nouvel album When it’s right, it’s right devrait sortir cet automne. Le 30 octobre 2009, je lançais La Pitoune. Peut-être bien que When it’s right, it’s right sortira le 30 octobre 2019! »

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Qu’est-ce qui s’en vient pour Laurie LeBlanc dans les prochains mois ?

« On est très occupé tout l’été! Je suis dans l’Outaouais, les Maritimes, la Gaspésie, en Ontario. Il y a le Congrès mondial acadien  du 10 au 24 août où j’y serai pour quatre gros spectacles, dont la cérémonie de clôture où ils attendent 12 000 personnes. Ensuite, en septembre, je ferai deux spectacles au Festival western de St-Tite, dont, encore une fois, la clôture le 14 septembre avec Renée Martel et invités. Le lendemain, on part avec des amis pour le Tennessee parce que j’ai sept nominations au Josie Music Awards, un gala qui récompense la musique indépendante. Ensuite, on arrive en octobre avec le Gala Country. Le mois de novembre est consacré à la production de l’immense spectacle annuel Noël en Acadie. J’anime cette soirée où j’invite plusieurs artistes chaque année. Le spectacle a lieu dans une salle de 2000 personnes à Moncton. On finit l’année 2019 avec la tournée Noël Country. Et, bien sûr, le nouvel album. J’ai tellement hâte! Ça fait longtemps qu’on mijote l’idée de cet album et le timing est parfait ! Comme on dit, When it’s right, it’s right! »

Le nouvel album de Laurie LeBlanc When it’s right, it’s right sera disponible au courant de l’année 2019.
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laurieleblanc.com